Oeuvres

Quintetto per fiati op. 2 (1959)

György Kurtág + Biographie

Lento / Agitato / Vivo / Molto sostenuto / Rubato, improvvisando / Grave, ma con slancio /  Mesto /  Rubato, molto agitato

1956, année de l’insurrection de Budapest.
György Kurtág a trente ans et vient juste de terminer ses études de composition. En Hongrie, l’heure est à la libéralisation, la vie culturelle est bouillonnante et nombreux sont les artistes encouragés à se rendre à l’ouest. C’est un an plus tard, en 1957, que Kurtág, alors devenu boursier, séjourne à Paris. Il se frotte alors à la musique sérielle, électronique ou encore aléatoire ; autant de pratiques qui à l’est, étaient jusque-là diabolisées. Au passage, il rencontre Olivier Messiaen et Pierre Boulez tandis qu’il prend des cours avec Darius Milhaud. Pour lui, l’influence des seconds viennois et tout particulièrement celle de Webern va de pair avec la psychanalyse qu’il entreprend avec Marianne Stein. Lorsqu’un an plus tard il rentre à Budapest, il signe ses deux premiers opus : deux quintettes, l’un à corde, l’autre à vent.
Quintetto per fiati op. 2 use de l’efficience dramatique du geste sonore par excellence. Le matériel est concentré : une densité de l’espace qui ne peut, dans le temps, qu’être miniature. Il s’agit de huit mouvements (un chiffre récurrent à cette période pour le compositeur), de huit gestes absolus qui ne souffrent aucun développement. La valeur temporelle de chacun côte à côte forme une arche. En effet, la durée des mouvements augmente jusqu’au quatrième (Molto sostenuto) avant de décliner à partir du cinquième (Rubato, improvisando) comme une persistance gestuelle qui, par huit fois renouvelée, entre dans un espace, l’habite puis le quitte. La langue est tranchante ; la charge expressive incommensurable. Kurtág le disait lui-même : « J’ai une façon très primitive de penser la musique : comme recherche continue. » (Luc Birraux)
 

Concerts SMC Lausanne

Lundi 03 Octobre 2016 (Saison 2016-2017)
Zurich Winds
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