Oeuvres

Adventures of the dominant seventh chord (2019)

Peter Eötvös + Biographie

pour violon solo

L’accord de dominante est l’une des composantes essentielles de la musique tonale. A partir d’une note de base, placez tierce majeure, quinte juste et septième mineure et vous obtiendrez ce représentant de la tonalité. Parmi ses quatre notes (p.ex. do-mi-sol-sib) se cache l’intervalle de triton (ici mi-sib), dont on attend la résolution sur la tierce (fa-la). Ce petit jeu rend cet accord à la fois structurel – il provoque l’attente d’une résolution, conclusive – et instable – car il incarne cette attente et peut même la frustrer !

Chez Eötvös, cet accord si particulier devient le portail spatio-culturel entre une musique occidentale, essentiellement notée, et une musique orientale, fondée sur l’oreille et basée sur des rythmes folkloriques. Sa pièce alterne entre des danses lentes et rapides en passant d’un style à l’autre : c’est l’accord de dominante qui assure la charnière entre ces univers parallèles. Or, il apparaît chaque fois transformé : « s’il se regardait dans le miroir, il aurait du mal à se reconnaître, car ses intervalles sont devenus plus ou moins grands : une surprise constante, une véritable aventure » observe le compositeur.

On devinera des réminiscences de Bartók : l’accord de dominante (do-mi-sol-sib) permet de glisser discrètement la gamme acoustique (ou gamme Bartók) : do-ré-mi-fa#-sol-la-sib, comme on l’entend dans les toutes premières mesures. Puis, acciacaturas, cordes à vide en bourdon et tempo danzante complètent un paysage folklorique qui ne cesse de faire écho à la musique occidentale, au gré des métamorphoses de l’archet.

Texte de Christophe Bita

Concerts SMC Lausanne

Lundi 21 Février 2022 (Saison 2021-2022)
Stark Nurit
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Lundi 19 Avril 2021 (Saison 2020-2021)
Stark Nurit
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