Oeuvres

Sonate pour alto solo (1991-1994)

György Ligeti + Biographie

Dans cette sonate aux allures de suite – six mouvements qui s’enchaînent dans une forme non prédéterminée – s’avance tout d’abord une mélodie roumaine dans Hora lungă (chanson longue). L’emploi de micro-intervalles nous rapproche du tempérament naturel, une gamme qui sonne naturellement orientale. Toutefois, si les mélodies folkloriques ont eu un impact important pendant la jeunesse de Ligeti, il «n’écrit pas du folklore, ni en utilise des citations». C’est le caractère improvisé de la ligne qui guide son écriture.

Ensuite, Loop est une « boucle » de 45 accords en doubles cordes, comportant chacun une corde à vide. Une telle contrainte requiert une extrême agilité, jusqu’à se tordre la main pour respecter ces acrobatiques doigtés. Le tout avance sur un pattern rythmique répété, non sans rappeler les motets isorythmiques du XIVe siècle. Après Fascar, rythmé with swing, le Prestissimo est joué à toute volée, dans un perpetuum mobile qui donne l’illusion de monter de plus en plus haut… Sans compter sur les accents décalés de cet « escalier du diable » qui rendent son ascension intrépide.

La sonate se clôt sur deux formes qui évoquent l’époque baroque : le Lamento, qui met en parallèle de rêches dyades (ré-mi p.ex.) et des atmosphères rêveuses (sultastoflautando), et la Chaconne finale, reprenant stricto sensu sa définition baroque : danse à 3 temps avec une basse obstinée. Mais Ligeti de nous prévenir tout de go : « il ne faut pas s’attendre à des citations de la Chaconne de Bach ! »

Texte de Christophe Bitar
 

Concerts SMC Lausanne

Lundi 21 Février 2022 (Saison 2021-2022)
Stark Nurit
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Lundi 19 Avril 2021 (Saison 2020-2021)
Stark Nurit
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