Oeuvres

Treize couleurs du soleil couchant (1978)

Tristan Murail + Biographie

pour cinq instruments et électronique

C’est non sans rappeler la toile impressionniste de Claude Monet (Impression, soleil levant, 1872) que s’enchaînent les tons de cette palette de couleurs. Mais cela n’enlève rien à la structure de l’œuvre où se succèdent treize sections pour treize couleurs différentes. Ses teintes se distinguent par l’usage de techniques caractéristiques propres aux instruments de l’effectif de chambre. Murail indique que « ceux-ci ont un rôle structurel assez bien défini : flûte et clarinette jouent des intervalles générateurs de la musique – violon et violoncelle les font dériver (en faisant entendre les harmoniques des sons de base, ou leur intermodulation – additionnels et différentiels –, ou encore en glissant par micro-intervalles) ». Le coucher du soleil transparaît alors dans la succession des couleurs : le maximum de luminosité est atteint à la sixième, au zénith de l’œuvre, avant de retomber vers un crépuscule gris et affligé, quasi macabre.
Sons multiphoniques de la flûte et harmoniques des cordes s’apprivoisent, se mêlent et se complètent dans une palette symboliste et pleine d’évocations, l’« impressionnisme » de la pièce pouvant s’opposer à une forme d’expressionisme frontal. Afin d’homogénéiser les sons du quintette et de brouiller les aplats du tableau, les instruments peuvent bénéficier ad libitum d’un dispositif de réverbération.
Christophe Bitar
 

Concerts SMC Lausanne

Lundi 16 Janvier 2023 (Saison 2022-2023)
Ensemble Fractales
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