Oeuvres
18'02'' (2024)
Olivier Cuendet + Biographie
pour ensemble
création mondiale
Il est fréquent de retrouver, en bas des partitions de Béla Bartók, un minutage précis correspondant à la durée effective de l’exécution de la pièce. Ici, 18’02’’ fait référence à la durée cumulée des deux premiers mouvements de la Sonate pour deux pianos et percussions Sz. 110 de Bartók (1937). Ce goût prononcé pour la précision du timing est symptomatique du compositeur hongrois. Les proportions temporelles de l’œuvre sont même précisées de section en section, pour s’assurer que les tempi d’exécution coïncident bien avec les proportions voulues lors de la composition. « Il semble qu’il y tenait au point de les contrôler avec un chronomètre pendant les répétitions, corrigeant les musiciens s’ils ne les respectaient pas ! » rapporte Olivier Cuendet.
Le compositeur rappelle aussi l’importance de la suite de Fibonacci chez Bartók. « Passionné de botanique et de sciences, Bartók les trouvait dans la nature, dans les nervures des feuilles, dans la position des graines de tournesol, dans les proportions du corps humain, ainsi que dans les arts, des temples grecs aux œuvres de Bach, en passant par Leonardo da Vinci. » Cette suite consiste, à partir de 0 et 1, à ajouter la somme des deux derniers nombres de la suite. Ainsi, on obtient récursivement : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34… La proportion entre deux nombres consécutifs de la suite tend progressivement vers 1,168…, le nombre d’or. Et Bartók de suivre très précisément cette suite dans le premier mouvement de sa Sonate. Par exemple, l’ambitus des thèmes successifs croît selon la progression de Fibonacci.
Dans 18’02’’, Cuendet a souhaité conserver les proportions temporelles prescrites par Bartók, en reprenant les « time brackets » présents dans la partition d’origine. A partir de quelques vestiges de l’écriture originale (« un accord, une suite de notes, un rythme, un tempo, une dynamique »), les improvisateurs doivent respecter les temps fixés. Olivier Cuendet se plaît de ce paradoxe apparent : « suivant pourtant un plan rigoureusement identique, chaque interprète en fera une version complètement différente, ombre de la Sonated'origine. »
Texte : Christophe Bitar
Le compositeur rappelle aussi l’importance de la suite de Fibonacci chez Bartók. « Passionné de botanique et de sciences, Bartók les trouvait dans la nature, dans les nervures des feuilles, dans la position des graines de tournesol, dans les proportions du corps humain, ainsi que dans les arts, des temples grecs aux œuvres de Bach, en passant par Leonardo da Vinci. » Cette suite consiste, à partir de 0 et 1, à ajouter la somme des deux derniers nombres de la suite. Ainsi, on obtient récursivement : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34… La proportion entre deux nombres consécutifs de la suite tend progressivement vers 1,168…, le nombre d’or. Et Bartók de suivre très précisément cette suite dans le premier mouvement de sa Sonate. Par exemple, l’ambitus des thèmes successifs croît selon la progression de Fibonacci.
Dans 18’02’’, Cuendet a souhaité conserver les proportions temporelles prescrites par Bartók, en reprenant les « time brackets » présents dans la partition d’origine. A partir de quelques vestiges de l’écriture originale (« un accord, une suite de notes, un rythme, un tempo, une dynamique »), les improvisateurs doivent respecter les temps fixés. Olivier Cuendet se plaît de ce paradoxe apparent : « suivant pourtant un plan rigoureusement identique, chaque interprète en fera une version complètement différente, ombre de la Sonated'origine. »
Texte : Christophe Bitar
Concerts SMC Lausanne
Lundi 06 Janvier 2025 (Saison 2024-2025)
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