Oeuvres

dust (2018)

Rebecca Saunders + Biographie

pour percussionniste solo

Rebecca Saunders, dust pour percussionniste solo (2018)
Poussière d’étoiles, poussière de suif, poussière des mots qui nous manquent. Le poids infime et le dépouillement égaré de ces particules emportées par le vent transparaissent dans l’aspect sonore de dust. La partition est précédée de ces quelques mots : « pas un bruit, seulement le souffle du vieillard et le bruissement des feuilles, puis soudain cette poussière, […] quelque chose comme ça, un va-et-vient, en un clin d'œil. » lit-on dans That Time (1975). « Je suis tous ces mots, tous ces étrangers, cette poussière de verbe, sans fond pour se poser, sans ciel où se dissiper, se rencontrant pour dire, se fuyant pour dire », extrait de L’innommable (1949). En citant Samuel Beckett, Rebecca Saunders souhaite se rapprocher de l’esthétique de l’auteur : trouver un son tant dépouillé qu’il révèle son essence même, son timbre pur, son grain intérieur. Et pour accéder à cette infime sensibilité, elle place les « surface, poids et toucher » au centre de l’exécution.
Composé initialement comme un « solo pour deux », dust peut en réalité se décliner sous différents ensembles. « Comme la forme de l’œuvre est laissée à la discrétion de l’interprète, j’ai sans scrupules pris le parti de la décomposer tout au long du concert, précise Augustin Lipp. Chacun des épisodes est à la fois poétique et impressionnant. Dans Crystal, on entend notamment un bol en cristal qui entre en vibration à certains endroits de la pièce uniquement. Ce sont ces phénomènes acoustiques qui m’impressionnent et nous font reconsidérer connaissances et savoirs. »

Texte : Christophe Bitar

Concerts SMC Lausanne

Lundi 29 Septembre 2025 (Saison 2025-2026)
Lipp Augustin
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