Oeuvres

Analogia II (2025)

Antoine Fachard + Biographie

pour percussionniste solo
création mondiale

Antoine Fachard, Analogia II pour percussionniste solo (2025)
« J’ai toujours voulu écrire pour percussions : c’est l’instrument qui permet le mieux de réaliser ma conception du temps et du paysage sonore. » Analogia II transcrit acoustiquement des polygones dessinés sur papier millimétré. Dessinées sur un repère cartésien, elles associent le temps, en abscisse, et les fréquences, en ordonnée. A l’aide d’un compas, d’une équerre et d’un crayon affûté, les premiers mois de travail consistent ainsi à dessiner des formes géométriques qui prédiront l’ensemble des notes, par la correspondance entre coordonnées et espace sonore. Ce dernier est divisé logarithmiquement en 16 fréquences, du Do grave (32 Hz) au Fa dièse aigu (4160 Hz) et s’associent à 16 instruments à hauteurs indéterminées. Le plus grave sera la grosse caisse, le plus aigu un tube de métal très fin. A chacun s’ajoute une note d’un instrument à hauteur déterminée (marimba, vibraphone ou glockenspiel), dont les touches sont suspendues à leur alter ego, pour faciliter les déplacements. Lors de la composition de l’œuvre, compositeur et interprète ont collaboré concernant la disposition des instruments et la construction des six tambours de bois.

« Le but est de créer un double cheminement entre deux ensembles : d’une part entre les instruments indéterminés à ceux déterminés ; d’autre part entre les différents médiums : de la peau au bois, puis du bois au métal » continue le compositeur. « Pour passer de l’un à l’autre, à la manière d’une cure chinoise, on ajoute progressivement des éléments, et on en retire d’autres. Mais il faut prendre garde à la prévisibilité des processus. Aussi, j’utilise fréquemment l’élision, qui consiste à ne pas faire entendre les sons de manière linéaire, pour dissimuler les progressions. » Dans Analogia I (2015), pour quatuor de saxophones, Antoine Fachard travaillait aussi sur la notion de rapport et de proportion platonicienne. En effet, dans le Timée de Platon, l’analogie (ἡ ἀναλογία) désigne des rapports de grandeurs proportionnels. Qu’il s’agisse de fréquence acoustique ou de fréquence d’apparition des instruments, « tout est calculé méticuleusement à la calculatrice. »

Texte : Christophe Bitar

Concerts SMC Lausanne

Lundi 29 Septembre 2025 (Saison 2025-2026)
Lipp Augustin
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